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Intelligence artificielle : Louis Marc Sakala défend la souveraineté numérique africaine


Le Directeur Général de l’ARPCE propose une stratégie continentale face à l’intelligence artificielle au symposium de Riyad.

Le Global Symposium for Regulators 2025 de Riyad a réuni, du 31 août au 3 septembre 2025, les principales autorités mondiales de régulation numérique. Parmi elles, Louis Marc Sakala, directeur général de l'Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE), a porté un message fort sur l’avenir numérique du continent.

Parmi les intervenants du panel consacré à la confiance des consommateurs face à l'intelligence artificielle et au Big Data, le responsable de l'ARPCE a plaidé pour une approche spécifiquement africaine de la révolution numérique.

Aux côtés de ses homologues du Brunei, d'Arabie saoudite, du Bahreïn, du Portugal et de Pologne, Louis Marc Sakala a défendu une vision claire : éviter que le continent ne subisse passivement les transformations en cours.

Une feuille de route en quatre points

Les propositions avancées par le directeur général de l’ARPCE dessinent une stratégie cohérente. D'abord, la formation massive d'ingénieurs et de data scientists pour créer une expertise locale. Ensuite, l'organisation méthodique de la collecte de données, ressource stratégique de demain.

Le troisième axe concerne l’adaptation culturelle. Il s’agit de développer des modèles d'intelligence artificielle qui intègrent les langues, les cultures et les contextes africains. Enfin, construire des infrastructures locales plutôt que de dépendre exclusivement des services cloud externes.

Souveraineté numérique et régulation éthique

Au-delà des aspects techniques, l’intervention a mis l’accent sur la souveraineté numérique. « Nous ne pouvons pas nous contenter de consommer des technologies conçues ailleurs », souligne implicitement l'approche défendue. L’objectif est que l’Afrique devienne actrice de sa transformation numérique.

La question éthique occupe également une place centrale dans sa réflexion. Plutôt que de courir après les premières positions mondiales, les nations africaines devraient d’abord établir des règles claires, celles du respect des valeurs locales, de la responsabilité des développeurs et de la prévention des dérives.

Un appel aux décideurs politiques

Le diagnostic posé par le directeur général ne mâche pas ses mots. Trop souvent, les responsables politiques africains négligent les enjeux numériques, laissant leurs populations subir les conséquences de retards accumulés.

Le message délivré à Riyad dépasse le cadre technique pour devenir un plaidoyer politique. Louis Marc Sakala lance un signal d’alarme : sans engagement immédiat des gouvernements africains, le fossé numérique risque de se creuser davantage. L’intelligence artificielle pourrait alors accentuer les inégalités plutôt que de les réduire.

Au-delà de la tribune offerte par ce symposium international, l’enjeu se situe maintenant dans l’application concrète de ces recommandations. Les propositions du directeur général de l’ARPCE tracent une voie, mais leur mise en œuvre nécessitera une coordination continentale et des investissements à la hauteur des ambitions affichées.

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